Assomption France

Réseau d’éducation, révélateur de talents

Réseau d’éducation, révélateur de talents

“ Voir large ” sous l’angle pédagogique

Après « Aimer son temps », un autre pilier du Projet Apostolique et Éducatif de l’Assomption est « Voir large ». Nous entendons « voir loin », « voir grand » ; nous entendons « sortir de notre zone de confort », « s’ouvrir aux autres et aux autres cultures ». Et tous ces points sont des valeurs essentielles dans les établissements Assomption. Des valeurs qui sont développées en vie pastorale, mais aussi par les équipes éducatives et enseignantes.

Aurélie et Éléonore,
professeurs de Lettres-Histoire et engagées au sein du groupe animation du Lycée professionnel lyonnais Assomption Saint-Joseph.
Témoignage

Est-il facile de développer cette valeur « Voir large » sous l’angle éducatif et pastoral ?

L’équipe d’animation organise pour les lycéens des « Cafés philo » pour leur donner un espace de parole et leur permettre de développer un esprit critique. C’est un moment convivial où l’on offre le café aux élèves ; ils choisissent eux-mêmes les thèmes qu’on aborde ou bien on leur donne des idées en lien avec les sujets de cours. Ils développent leurs idées autour du thème choisi et nous amenons au fur et à mesure des références philosophiques et des citations.

Il y a une grande diversité au sein des lycéens présents, ce qui apporte de la richesse tant sur l’aspect pédagogique que pour la dimension pastorale. Les horizons sont bien divers, les religions et croyances aussi : il y a des bouddhistes, des musulmans, des juifs, des catholiques, des protestants évangélistes et d’autres athées. L’objectif est de réunir toutes ces différences et de leur permettre d’échanger et de se connaître mieux les uns les autres. On fait parfois émerger des clivages mais le « Café philo » est un lieu où ils peuvent échanger en toute sécurité. Les enjeux sont grands, autant que les défis !

Grande diversité aussi des métiers ! Le lycée Assomption Saint-Joseph est un lycée technique aux formations industrielles où les jeunes ont une partie d’enseignement et une autre professionnelle. Ils passent la moitié de leur temps scolaire en atelier et ont donc déjà un pied dans l’entreprise. Cela leur donne une maturité particulière et spécifique dont il faut tenir compte dans les débats en classe par exemple.

Assomption Saint-Joseph : Atelier
Assomption Saint-Joseph : Atelier
Il faut valoriser ce que le jeune entreprend.

La classe flexible ou comment « voir large » en s’adaptant à chacun ?

Vous savez, en lycée professionnel, la flexibilité habite notre quotidien. Encore plus qu’ailleurs, les enseignants doivent s’adapter, ajuster leur pédagogie, quelquefois même à la dernière minute, quand on sent que c’est nécessaire pour que le groupe suive.

En cours, les jeunes découvrent les notions au fur et à mesure, par eux-mêmes et en travaux de groupes. Ils suivent des vrais temps d’ateliers où ils fabriquent des pièces et apprennent les gestes du métier. Ici, la pratique du métier est centrale. La flexibilité passe donc aussi chez nous par les lieux, puisque la salle de classe peut être traditionnelle, en version atelier, ou encore en mode entreprise. En effet, ils suivent 2 stages par an de minimum 3 semaines, ce qui leur donne une conscience professionnelle.

C’est comprendre le monde et arriver à se positionner en tant qu’acteur citoyen dans la vie ! C’est aussi travailler sous forme de projets. On travaille des projets du type « Histoire et mémoire » pour voir la Shoah et ses conséquences. On a des sorties autour de l’environnement et du territoire, à Lyon, avec des visites, les musées, etc. Tout cela forge le regard… Ce qu’on sème aujourd’hui, portera ses fruits plus tard !

En classe, les professeurs essaient toujours d’encourager les échanges, avec des tutorats entre élèves, des groupes de travail et l’animation de débats.

« Voir large », c’est aussi « voir grand » : comment peut-on aider les jeunes à avoir confiance en eux ?

Il faut valoriser ce que le jeune entreprend. Il y a bien des façons d’aider les jeunes à avoir confiance en eux. Déjà quand ils arrivent, ils sont quelque peu découragés par les études et par l’école, cassés par le système scolaire. Il y a donc tout un travail de reconstruction de la confiance qui va se faire dès l’entrée en 2nde ou en 3e prépa pro. La première chose, c’est déjà tout simplement, même si ce n’est pas admis partout, de faire des évaluations peu complexes qui vont permettre aux élèves de réussir, d’avoir de bons résultats et donc de reprendre confiance en eux. Finalement, cela revient à leur dire : voilà ! On n’est pas là pour vous taper dessus, l’école est là pour vous aider à vous construire, à grandir, à ce que vous puissiez vous épanouir ! Par la suite, notre rôle est de développer l’envie de travailler, de montrer l’intérêt des matières et des thèmes évoqués. Pour cela, la relation est très importante en lycée pro ! Il y a encore pas mal d’élèves à cet âge-là qui travaillent parce que ça se passe bien avec le professeur et qu’ils ont envie de lui faire plaisir… on joue aussi sur cet aspect-là et c’est important ça donne envie d’aller travailler quand il y a une bonne relation avec les élèves !

Chaque année, il y a les projets solidaires : la collecte pour Noël, le travail avec le foyer Notre-Dame des sans-abris, les colis avec des produits d’hygiène pour les résidents du foyer et des cadeaux de Noël pour tous les enfants. Il s’agit souvent de familles de migrants ; quand ils arrivent ici, ils ont besoin d’apprendre le français, de scolariser leurs enfants, d’accéder au travail et à un logement. C’est tout un travail de sensibilisation auprès de nos jeunes, pour leur permettre de comprendre les enjeux socio-économiques de l’intégration. Il y a aussi la participation au projet de solidarité du réseau Assomption France. On cherche des actions pour verser une somme, aussi petite soit-elle. Une année par exemple, ils avaient vendu des silhouettes en métal qu’ils avaient fabriquées eux-mêmes en atelier. Une façon d’apprendre la solidarité, le geste du métier et la relation à l’autre ! C’est bien cela chez nous la notion de « Voir large ».

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