Assomption France Alumni

Réseau d’éducation, révélateur de talents

Réseau d’éducation, révélateur de talents

05.

ALUMNI

Ce qui nous tient à cœur, c’est de favoriser les liens entre les personnes qui partagent les valeurs de l’Assomption, c’est de partager nos compétences au service des jeunes, c’est de continuer notre formation permanente en Assomption pour poursuivre le grand désir de Sainte Marie-Eugénie de « transformer la société ».

Soeur Anne-Flore,
ancienne élève de Paris Lübeck 1996, religieuse de l’Assomption.

Philippe LACOSTE interview

Philippe LACOSTE

Ancien élève de Lyon Bellevue et président d’AGEA de l’Assomption Saint Joseph Garibaldi Lyon, nous partage son témoignage.

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Je pensais n’avoir pas remis les pieds à Bellevue depuis 30 ans. En 1983, la fête de fin d’année avait été animée, une bienveillance joyeuse avait compensé le petit chaos des cours perturbés par les terminales dont j’avais pris la tête pour interrompre les cours et imiter les professeurs. C’était presque un remerciement anticipé : nous aurions tous le bac en section scientifique, 100%. Mr Brun nous avais offert un livre, chacun le sien : le mien était épais et je chercherais longtemps le message de son choix : « L’autre » de Julien Green, avant d’être happé par la compétition des classes préparatoires du public, froides, imbues d’elles-mêmes, élitistes.

À L’ÉTRANGER

Avant de partir pour une carrière de 20 ans à l’étranger (Angleterre, Allemagne) j’étais en fait repassé voir ma prof de math, Bernadette Forest. Elle allait rentrer en cours et sa classe turbulente avait été sidérée de nous voir nous faire la bise. Je devais plus qu’une mention au Bac S à Bernadette, plus que le job de moniteur de colonie de vacances qu’elle m’avait proposé à 16 ans, j’avais découvert que l’école ne consistait pas une remplir un curriculum et obtenir un diplôme avec la plus belle mention possible, l’apprentissage était un processus de vie toujours renouvelée, construite sur la recherche persévérante (crédit aussi à Mme Lamure), la curiosité intellectuelle, l’insatisfaction de l’incompris (Bernadette faisait de la recherche en math en salle des profs!).

Donc en cette fête de jubilé – était-ce les 150 ans de Bellevue ou de Marie-Eugénie – tous étais là : des anciens profs respectés ou amis, le joli parc que nous avions saccagé un printemps, la chapelle au beaux vitraux modernes de ma communion et des Sœurs montrant le même enthousiasme et intérêt pour les autres avec sourire et ouverture.

1977

Il restait, avec Sr Madeleine, peu de Sœurs sur les bords de la Saône à l’Assomption Bellevue quand je suis rentré en cours élémentaire il y a 45 ans. La transition avec la direction laïque mise en œuvre avec Mr Brun allait se mettre en place. Moi j’étais fan de Sr Marie-Bruno, notre prof d’EPS, qui nous avait embarqué dans le Mouvement Eucharistique des Jeunes (2 ans de camps Feux Nouveaux dans les collines d’Ardèche ou du Puy-de-Dôme, 2 ans de JTC, 2 ans de Témoins Ainés en haute montagne sur les pentes du Valguaudemar).

FORMATION

Les Sœurs sont donc toujours là : Anna, Laure… qui ne vont pas tarder à me mobiliser sur un mandat bénévole d’administrateur. Dans ce cadre, lors d’une formation d’administrateur à Auteuil, Sr Véronique qui anime la formation m’étonne et me donne une clef fondamentale pour comprendre les sources de mon développement en nous exposant l’anthropologie et le rapport à l’humain chez la fondatrice de la congrégation, suivi par un remarquable exposé de Sr Claire Myriam sur la question environnementale dans la pensée de l’écologie chez Mère Marie-Eugénie (MME sur les slides !). Ce fut une révélation : il y avait bien eu un projet éducatif voulu par mes parents, réalisé par l’école, dans leur choix de me maintenir à Bellevue et ma volonté intraitable d’y rester (j’y accompagnais Laurence, mon ainée, comme petit écolier mais j’étais sensé suivre mes frères aux Chartreux dès le collège) avec mes potes Vincent, François et Olivier. Ce projet, je venais d’y mettre des mots pour le comprendre clairement, explicitement.

On ne parlais plus – ou pas encore – de MME dans les années 70 et 80. Comme élève, l’objectif éducatif affiché ou non n’est pas un fil rouge éclairant mais est plutôt vécu comme une suite de contraintes qui passe par la confrontation avec les autres (les profs, les surveillants).

30 ANS APRÈS

Développer l’intelligence dans la liberté, vivre avec son temps, simplicité des relations, développer sa grâce particulière, ces mots du projet apostolique maintenant clairement formulés et que je découvre après 30 ans correspondent exactement avec mon souvenir, mon ressenti dans ces années à l’Assomption. Je cite : « L’Assomption reconnaît dans toute personne une liberté qui laisse à chacun sa forme particulière, le caractère de sa grâce. » ; former une personne « appelée à transformer la société, en exerçant ses responsabilités avec audace et humilité » ; « Former des caractères trempés, avec une attention particulière pour la droiture, la franchise, la loyauté, l’honneur, la générosité, le dévouement… » Cette liberté et cette authenticité dans le présent, je les ai bien vécues à Bellevue. Vertus vécues, parfois inutiles souvent oubliés -et d’autres qualités auraient été bien utiles pour affronter l’expérience de la vie, mais somme toute, ces années d’apprentissage
enfouies et déterrées par l’écriture de ce témoignage sont bien le fondement
de ce que je suis devenu. Ou ce vécu reste-il un mystère de l’incarnation qui habite
l’assomption ?

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Philippe LACOSTE

Ancien élève de Lyon Bellevue et président d’AGEA de l’Assomption Saint Joseph Garibaldi Lyon, nous partage son témoignage.