C’est en passant la porte d’entrée du 370, boulevard Wilson, que je me sens alors dans une seconde maison.
J’ai passé 6 années de ma vie à l’Assomption : 3 années de lycée puis 2 années à préparer mon BTS management des unités commerciales. Très rapidement, dès le début de ma scolarité, je m’investis et me nourris des nombreuses activités secondaires qui sont proposées par l’école.
Je m’inscris à l’aumônerie tout en faisant du théâtre, rejoignant aussi la section européenne anglais.
En BTS, nous sommes plusieurs à intégrer une commission solidaire afin de lever des fonds pour les écoles Assomption à travers le monde et plus précisément les Philippines.
Transmission
J’ai appris beaucoup de choses durant ces années, la plupart relèvent du savoir-faire grâce à tous les cours auxquels j’ai pu assister avec des professeurs extrêmement passionnés et c’est ce qui me plaisait.
Plus important que le savoir-faire, nous étions formés ici au savoir-être en communauté.
Ces quelques leçons de vie apprises ici m’ont beaucoup servi dans ma vie privée, mais aussi dans ma carrière professionnelle.
On nous a appris à aimer son prochain malgré ses défauts, partager et être respectueux les uns envers les autres.
Afin de conclure ces belles années à Bordeaux, j’ai souhaité partir aux Philippines en tant qu’AMA. Cette expérience a été d’une très grande richesse pour moi, je la recommande vivement. Je suis rentré différent.
Conscient aujourd’hui que l’Assomption a grandement joué dans mon développement personnel, mais aussi professionnelle, et dans la construction de mon moi adulte.
Je vis désormais à Paris, et travaille sur des missions qui me passionnent, en tant que directeur de magasin junior chez Fendi, groupe LVMH.
Et en résumé !
Après avoir passé six années à l’Assomption Bordeaux, où il s’est investi dans diverses activités et a appris des valeurs essentielles, Amaury est parti aux Philippines en tant qu’AMA.
Cette expérience l’a profondément enrichi. Aujourd’hui, il vit à Paris et travaille comme directeur de magasin junior chez Fendi, groupe LVMH, reconnaissant l’impact de l’Assomption sur son développement personnel et professionnel.
FORMATION
Les Sœurs sont donc toujours là : Anna, Laure… qui ne vont pas tarder à me mobiliser sur un mandat bénévole d’administrateur. Dans ce cadre, lors d’une formation d’administrateur à Auteuil, Sr Véronique qui anime la formation m’étonne et me donne une clef fondamentale pour comprendre les sources de mon développement en nous exposant l’anthropologie et le rapport à l’humain chez la fondatrice de la congrégation, suivi par un remarquable exposé de Sr Claire Myriam sur la question environnementale dans la pensée de l’écologie chez Mère Marie-Eugénie (MME sur les slides !). Ce fut une révélation : il y avait bien eu un projet éducatif voulu par mes parents, réalisé par l’école, dans leur choix de me maintenir à Bellevue et ma volonté intraitable d’y rester (j’y accompagnais Laurence, mon ainée, comme petit écolier mais j’étais sensé suivre mes frères aux Chartreux dès le collège) avec mes potes Vincent, François et Olivier. Ce projet, je venais d’y mettre des mots pour le comprendre clairement, explicitement.
On ne parlais plus – ou pas encore – de MME dans les années 70 et 80. Comme élève, l’objectif éducatif affiché ou non n’est pas un fil rouge éclairant mais est plutôt vécu comme une suite de contraintes qui passe par la confrontation avec les autres (les profs, les surveillants).
30 ANS APRÈS
Développer l’intelligence dans la liberté, vivre avec son temps, simplicité des relations, développer sa grâce particulière, ces mots du projet apostolique maintenant clairement formulés et que je découvre après 30 ans correspondent exactement avec mon souvenir, mon ressenti dans ces années à l’Assomption. Je cite : « L’Assomption reconnaît dans toute personne une liberté qui laisse à chacun sa forme particulière, le caractère de sa grâce. » ; former une personne « appelée à transformer la société, en exerçant ses responsabilités avec audace et humilité » ; « Former des caractères trempés, avec une attention particulière pour la droiture, la franchise, la loyauté, l’honneur, la générosité, le dévouement… » Cette liberté et cette authenticité dans le présent, je les ai bien vécues à Bellevue. Vertus vécues, parfois inutiles souvent oubliés -et d’autres qualités auraient été bien utiles pour affronter l’expérience de la vie, mais somme toute, ces années d’apprentissage
enfouies et déterrées par l’écriture de ce témoignage sont bien le fondement
de ce que je suis devenu. Ou ce vécu reste-il un mystère de l’incarnation qui habite
l’assomption ?