Interview de Céline Jacquet (CJ) par Sœur Anne-Pierre (AP), Assomption Mont Blanc
AP : Céline, plutôt que madame Jacquet…
CJ : Céline, et continuons à nous
tutoyer !
AP : Depuis combien d’années es-tu à l’Assomption ?
CJ : Je suis enseignante depuis 2009 à Saint Gervais.
AP : et avant ? CJ : Je suis arrivée à l’Assomption à 5 ans, en 1986, en grande section à Saint Gervais !
AP : et aujourd’hui ?
CJ : Je suis chef d’établissement de l’ensemble Assomption Montblanc, depuis le 1 er septembre 2023.
AP : Qu’est-ce que cela apporte d’être ancien élève ?
CJ : Tout ! D’abord l’expérience, l’histoire, les racines…
AP : et d’être ancien élève de l’Assomption ?
CJ : Le voir large, l’esprit de famille, le goût de l’engagement.
AP : Peux-tu dire comment tu le vis concrètement ?
CJ : Le fait de me sentir en confiance, à la « maison », de la famille Assomption, en pleine confiance.
AP : Cela veut-il dire que l’Assomption est
ta maison ?
CJ : Absolument, et je l’ai transmis à mes enfants avec bonheur !
Transmission
Après 5 ans d’études de communication graphique, spécialisées en publicité, je sais que je veux m’accomplir dans la création.
Chaque jour nous communiquons et recevons des messages visuels, auditifs, olfactifs forts. Communiquer graphiquement, c’est donner une identité, influencer et apporter une réponse juste au quotidien de consommation.
Ainsi, j’ai eu beaucoup de plaisir à revenir à l’Assomption Sainte Clotilde Bordeaux, cette fois en tant que chargée de communication, afin de mettre mes connaissances au service d’un établissement empli de valeurs et de sens.
En effet, je crée des supports d’information et organise des événements publicitaires.
Ce sont autant de moyens pour rendre visibles les formations et les valeurs de l’ensemble scolaire.
La communication de nos établissements est ce qui rend l’unité de notre réseau Assomption plus grand et sensible.
Dans lequel chaque élève, personnel et enseignant se reconnaît et trouve sa place personnelle comme professionnelle.
Et en résumé !
Léo CARVALHO, président et fondateur de la nouvelle amicale de Pessac, a toujours été engagé et nostalgique.
Participant au Conseil National des Collégiens, il a découvert le réseau Assomption et ses valeurs.
Désireux de maintenir ce lien, il s’implique activement dans le CA de l’UFAA, malgré un emploi du temps chargé, pour développer des projets et renforcer les relations entre anciens élèves.
2 ans de JTC, 2 ans de Témoins Ainés en haute montagne sur les pentes du Valguaudemar).
FORMATION
Les Sœurs sont donc toujours là : Anna, Laure… qui ne vont pas tarder à me mobiliser sur un mandat bénévole d’administrateur. Dans ce cadre, lors d’une formation d’administrateur à Auteuil, Sr Véronique qui anime la formation m’étonne et me donne une clef fondamentale pour comprendre les sources de mon développement en nous exposant l’anthropologie et le rapport à l’humain chez la fondatrice de la congrégation, suivi par un remarquable exposé de Sr Claire Myriam sur la question environnementale dans la pensée de l’écologie chez Mère Marie-Eugénie (MME sur les slides !). Ce fut une révélation : il y avait bien eu un projet éducatif voulu par mes parents, réalisé par l’école, dans leur choix de me maintenir à Bellevue et ma volonté intraitable d’y rester (j’y accompagnais Laurence, mon ainée, comme petit écolier mais j’étais sensé suivre mes frères aux Chartreux dès le collège) avec mes potes Vincent, François et Olivier. Ce projet, je venais d’y mettre des mots pour le comprendre clairement, explicitement.
On ne parlais plus – ou pas encore – de MME dans les années 70 et 80. Comme élève, l’objectif éducatif affiché ou non n’est pas un fil rouge éclairant mais est plutôt vécu comme une suite de contraintes qui passe par la confrontation avec les autres (les profs, les surveillants).
30 ANS APRÈS
Développer l’intelligence dans la liberté, vivre avec son temps, simplicité des relations, développer sa grâce particulière, ces mots du projet apostolique maintenant clairement formulés et que je découvre après 30 ans correspondent exactement avec mon souvenir, mon ressenti dans ces années à l’Assomption. Je cite : « L’Assomption reconnaît dans toute personne une liberté qui laisse à chacun sa forme particulière, le caractère de sa grâce. » ; former une personne « appelée à transformer la société, en exerçant ses responsabilités avec audace et humilité » ; « Former des caractères trempés, avec une attention particulière pour la droiture, la franchise, la loyauté, l’honneur, la générosité, le dévouement… » Cette liberté et cette authenticité dans le présent, je les ai bien vécues à Bellevue. Vertus vécues, parfois inutiles souvent oubliés -et d’autres qualités auraient été bien utiles pour affronter l’expérience de la vie, mais somme toute, ces années d’apprentissage
enfouies et déterrées par l’écriture de ce témoignage sont bien le fondement
de ce que je suis devenu. Ou ce vécu reste-il un mystère de l’incarnation qui habite
l’assomption ?